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la femme aux deux coeurs
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la femme aux deux coeurs
Connaissez-vous l'histoire de la femme aux deux cœurs ? Non ? Peut-être que ça ne vous dit rien, mais que vous la connaissez quand même. Laissez moi vous rafraîchir la mémoire et le cas échéant, vous la présenter.
Il était une fois une petite fille, très jolie ou très drôle, peut-être très aimable, ou peut-être rien de tout cela. Elle vivait dans un pays très beau, qui connaissait, je ne vais pas vous mentir, pas mal de problèmes aussi bien économiques que politiques, environnementaux et sociaux, comme tous les pays. Mais l'un dans l'autre, c'était quand même un beau pays. Et pour une fois, il n'est pas très lointain, non. Ce que je vous raconte là, c'est une histoire qui se déroule tout près de chez vous. Cette petite fille -appelons la Thérèse pour d'évidentes questions pratiques- avait deux parents bien comme il faut, peut-être pas tout à fait aussi bien qu'on pourrait le rêver, mais allez, soyez honnêtes avec vous-même, qui peut se targuer de l'être ? Thérèse allait à l'école en journée, et le soir, rentrait chez elle. Elle mangeait tous les jours à sa faim, faisait parfois des caprices, jouait avec des amies ou toute seule et pratiquait une activité extrascolaire au moins, car sa mère trouvait cela important pour son développement personnel. Et aussi, parce que ça lui laissait quelques heures tranquilles pour faire le repassage.
Or il advint un jour, que Thérèse, par extraordinaire, grandit. Attention, n'allez pas vous imaginer que je dis cela à la légère, ou que je ne me rends pas compte que c'est justement là ce qu'on attend de la plupart (voire de l'immense majorité) (voire de la totalité) des petites filles. Thérèse grandit en effet, mais pas comme on pourrait s'y attendre, un pied après l'autre, le nez puis le reste, en une progression suffisamment lente pour que le pantalon taille six ans lui fasse un pantacourt en forçant un peu, et suffisamment rapide pour désoler sa maman de la vitesse à laquelle il fallait renouveler la garde-robe de sa fille.
Le fait est que Thérèse grandit d'un seul coup, un peu comme un champignon, mais avec beaucoup plus de sens du spectacle. Elle se trouvait au jardin, occupée comme souvent à ne pas faire de mal aux petites bêtes, car sa mère le lui répétait souvent : « Thérèse, ne fais pas peur à cet oiseau, regarde comme il est joli ! » ou « Thérèse, ne tire donc pas la queue du chat, regarde comme il est mignon ! » et de fait, Thérèse trouvait tous es animaux bien jolis et bien mignons. Elle les aimait beaucoup, d'ailleurs elle en avait plein ses étagères, dans sa chambre. Des chats, des chiens, des lapins, des ours, des tortues, toutes sortes de créatures de ce monde, mais toutes douces et ^pelucheuses, avec de grands yeux.
Cette fois-ci elle était donc au jardin, occupée à arroser des escargots avec son petit arrosoir de plastique jaune à pomme rouge, vaguement dégoûtée par ces bêtes au corps gluant mais fascinée par leurs cornes mobiles et la luisant spirale de leur coquille, et comme tout enfant, complètement absorbée par sa tâche, quand tout à coup, elle grandit, grandit, grandit encore, et paf ! Thérèse était devenue une adulte.
Et alors, tenez vous bien, car vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Non seulement Thérèse était devenue une adulte, mais encore avait-elle été catapultée, par quelqu'étrange coup du Sort, au beau milieu d'une vie d'adulte, pleine de responsabilités, de factures, avec un vrai travail d'adulte, de vrais collègues adultes, une vraie famille d'adulte, un appartement d'adulte tout ce qu'il y a d'authentique et même un bel ordinateur d'adulte. Thérèse, d'abord étonnée et effrayée par ce soudain changement, en prit bientôt son parti, car c'est bien connu, les enfants s'adaptent vite. Elle se fit à sa nouvelle vie, et bientôt il fut pour elle évident et normal d'être une adulte. Mais elle gardait de l'enfance un goût pour les caprices (on pardonne très bien cela aux adultes, parce que leurs caprices ne regardent que leur porte-monnaie, et Thérèse, constatant cela, en fut vraiment ravie, puis un peu ennuyée car plus personne ne prêtait attention à ses grosses colères, alors elle fit comme beaucoup d'adultes font : elle cria haut et fort qu'elle avait un sale caractère, mais qu'elle assumait et que si vous n'étiez pas contents vous n'aviez qu'à vous en aller. Et tout le monde la trouvait bien mignonne, la Thérèse flamboyante avec ses joues rouges). Et de l'enfance, elle gardait aussi deux autres choses. D'abord, un certain égoïsme, car les enfants, c'est bien connu, sont durs entre eux. Vous l'avez peut-être oublié, mais la cour de récréation est une jungle où chaque ressource, qu'il s'agisse du banc le mieux placé, du dernier tricycle, d'une place sur la balançoire ou d'un bon copain très demandé, est furieusement disputée et chèrement gagnée, au prix de féroces batailles souterraines. Thérèse, pauvrette petite, n'avait pas bien eu le temps de partager ses bonbons avec de petits camarades et à vrai dire, de l'école, hormis la maîtresse, le tableau noir et la cantine, elle ne retenait que de petits pouilleux assez désagréables qui arrachaient les ailes des cousins, ces gros moustiques qu'elle n'aimait pas mais trouvait néanmoins scandaleux que l'on mutile ainsi. Donc, Thérèse était restée plutôt égoïste, et n'était pas très indulgente envers les « connards » et les « salauds » (oui, car elle avait aussi adopté un vrai vocabulaire d'adulte, c'est-à-dire son vocabulaire d'enfant, mais que personne ne vous reproche d'utiliser). Pour elle, la vie était simple : il y avait les bons d'un côté, et les méchants de l'autre. Et s'il y avait une chose dont elle était sûre, c'était bien celle-ci ! Mais comment voudriez-vous qu'il en fût autrement ? Elle qui, du monde des adultes, n'avait toujours eu que cette représentation, privée qu'elle avait été d'expérience intermédiaire entre les contes à l'heure de la sieste et la vie active. D'ailleurs elle s'en tirait très bien comme ça. Elle condamnait férocement les méchants, haut et fort, et s'efforçait de rester toujours du bon côté de la barrière, du côté des gentils. Elle s'en trouvait bien, et sur son ordinateur, il se trouvait un tas d'autres adultes qui approuvaient totalement ses dires.
La dernière chose que Thérèse avait gardé de l'enfance, c'était son amour entier des animaux. Elle aimait tous les animaux, du plus petit au plus gros. Elle était donc devenue végétalienne, activiste de la protection animale, elle était de toutes les manifestations, de toutes les opérations coup de poing. Elle libérait des visons d'élevage, militait contre la corrida, contre la production de foie gras et la vivisection, contre les tests sur des animaux, arguant que les prisons croulant sous des hordes de méchants elle ne voyait pas pourquoi on sacrifiait des innocents sur le terrible autel de la cosmétique et de la pharmaceutique. Thérèse, en bonne adulte disposant d'une voix, et en bonne enfant disposant d'une réserve inépuisable d'enthousiasme, utilisait l'une et l'autre pour se démener en tous sens, être sur tous les fronts et prêcher sa bonne parole à qui voulait (et à qui ne voulait pas) l'entendre.
En personne simple, elle recueillait tout ce qui passait dans sa rue, chats comme chiens, et en l'absence d'identification, les adoptait. Elle n'y connaissait pas grand-chose, je vous rappelle qu'en réalité elle n'avait que six ans, mais elle était bien persuadée, car sa maman et ses histoires le lui avaient appris, qu'il suffisait d'amour. Que peut-il bien y avoir à connaître de plus que cela, de toutes façons ? Thérèse était une tendre et une grande sensible. Son cœur était immense, suffisamment grand pour contenir toutes les fourrures que la Terre ait portées, suffisamment fragile pour s'émouvoir du sort de toutes les malheureuses bêtes victimes de l'humanité et de sa monstrueuse bêtise. Tortures, élevage industriel, abandon, maltraitance, la liste était longue et s'allongeait de jour en jour, comme Thérèse parcourait la vie et Internet. Et elle apprenait chaque jour à haïr un peu plus les Hommes, dont elle disait avoir honte de faire partie.
En fait, et c'est là tout le mystère de cette histoire, Thérèse n'avait pas un cœur comme tout le monde. Non ! Elle en avait deux. Le médecin qui fit cette découverte époustouflante n'en est toujours pas revenu, mais heureusement pour notre brave Thérèse, en humaniste, il n'a pas cherché à faire de sa patiente un sujet d'études et il n'a pas ébruité l'affaire.
Le premier cœur de Thérèse était un cœur poilu, sensible et généreux, qui s'émouvait à la vue de la misère animale. Ce coeur-là avait grandi comme le reste de Térèse, tout d'un coup. Et ce faisant, il avait presque écrasé le deuxième cœur, un cœur nu, tout petit faute de place, tout racorni, le pauvre. C'était le cœur où Thérèse avait l'espoir, l'estime et la compassion pour son prochain. C'est donc cette étrangeté biologique qui faisait que la petite fille devenue adulte trop vite ne se retournait jamais sur un mendiant, prônait la restauration de la peine de mort, la tolérance zéro envers le crime, souhaitait mille morts aux aficionados de la chasse et de la tauromachie, et préférait plaindre Max, le petit chien tué par son ivrogne violent de maître que s'inquiéter du sort de la maîtresse de Max, mariée au même ivrogne.
Mon histoire est terminée. Alors, vous connaissiez Thérèse ? Elle n'est pas seule à souffrir de cette drôle de maladie, la maladie des deux cœurs. Dans certains milieux, on rencontre beaucoup de Thérèse. Elles sont parfois efficaces dans leur domaine, il faut leur reconnaître ça, mais elles ne peuvent pas, c'est leur malédiction, cacher derrière leur grand cœur mou leur deuxième cœur atrophié, dur comme la pierre.
N'attendez donc pas d'elles indulgence ou pitié, si c'est à un humain qu'il faudrait la donner. Si face à l'animal Thérèse est attendrie, face à l'humanité elle devient harpie ; car avec ses semblables la Thérèse est sèche, et ne retient de l'Homme que le côté qui pèche.
Il était une fois une petite fille, très jolie ou très drôle, peut-être très aimable, ou peut-être rien de tout cela. Elle vivait dans un pays très beau, qui connaissait, je ne vais pas vous mentir, pas mal de problèmes aussi bien économiques que politiques, environnementaux et sociaux, comme tous les pays. Mais l'un dans l'autre, c'était quand même un beau pays. Et pour une fois, il n'est pas très lointain, non. Ce que je vous raconte là, c'est une histoire qui se déroule tout près de chez vous. Cette petite fille -appelons la Thérèse pour d'évidentes questions pratiques- avait deux parents bien comme il faut, peut-être pas tout à fait aussi bien qu'on pourrait le rêver, mais allez, soyez honnêtes avec vous-même, qui peut se targuer de l'être ? Thérèse allait à l'école en journée, et le soir, rentrait chez elle. Elle mangeait tous les jours à sa faim, faisait parfois des caprices, jouait avec des amies ou toute seule et pratiquait une activité extrascolaire au moins, car sa mère trouvait cela important pour son développement personnel. Et aussi, parce que ça lui laissait quelques heures tranquilles pour faire le repassage.
Or il advint un jour, que Thérèse, par extraordinaire, grandit. Attention, n'allez pas vous imaginer que je dis cela à la légère, ou que je ne me rends pas compte que c'est justement là ce qu'on attend de la plupart (voire de l'immense majorité) (voire de la totalité) des petites filles. Thérèse grandit en effet, mais pas comme on pourrait s'y attendre, un pied après l'autre, le nez puis le reste, en une progression suffisamment lente pour que le pantalon taille six ans lui fasse un pantacourt en forçant un peu, et suffisamment rapide pour désoler sa maman de la vitesse à laquelle il fallait renouveler la garde-robe de sa fille.
Le fait est que Thérèse grandit d'un seul coup, un peu comme un champignon, mais avec beaucoup plus de sens du spectacle. Elle se trouvait au jardin, occupée comme souvent à ne pas faire de mal aux petites bêtes, car sa mère le lui répétait souvent : « Thérèse, ne fais pas peur à cet oiseau, regarde comme il est joli ! » ou « Thérèse, ne tire donc pas la queue du chat, regarde comme il est mignon ! » et de fait, Thérèse trouvait tous es animaux bien jolis et bien mignons. Elle les aimait beaucoup, d'ailleurs elle en avait plein ses étagères, dans sa chambre. Des chats, des chiens, des lapins, des ours, des tortues, toutes sortes de créatures de ce monde, mais toutes douces et ^pelucheuses, avec de grands yeux.
Cette fois-ci elle était donc au jardin, occupée à arroser des escargots avec son petit arrosoir de plastique jaune à pomme rouge, vaguement dégoûtée par ces bêtes au corps gluant mais fascinée par leurs cornes mobiles et la luisant spirale de leur coquille, et comme tout enfant, complètement absorbée par sa tâche, quand tout à coup, elle grandit, grandit, grandit encore, et paf ! Thérèse était devenue une adulte.
Et alors, tenez vous bien, car vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Non seulement Thérèse était devenue une adulte, mais encore avait-elle été catapultée, par quelqu'étrange coup du Sort, au beau milieu d'une vie d'adulte, pleine de responsabilités, de factures, avec un vrai travail d'adulte, de vrais collègues adultes, une vraie famille d'adulte, un appartement d'adulte tout ce qu'il y a d'authentique et même un bel ordinateur d'adulte. Thérèse, d'abord étonnée et effrayée par ce soudain changement, en prit bientôt son parti, car c'est bien connu, les enfants s'adaptent vite. Elle se fit à sa nouvelle vie, et bientôt il fut pour elle évident et normal d'être une adulte. Mais elle gardait de l'enfance un goût pour les caprices (on pardonne très bien cela aux adultes, parce que leurs caprices ne regardent que leur porte-monnaie, et Thérèse, constatant cela, en fut vraiment ravie, puis un peu ennuyée car plus personne ne prêtait attention à ses grosses colères, alors elle fit comme beaucoup d'adultes font : elle cria haut et fort qu'elle avait un sale caractère, mais qu'elle assumait et que si vous n'étiez pas contents vous n'aviez qu'à vous en aller. Et tout le monde la trouvait bien mignonne, la Thérèse flamboyante avec ses joues rouges). Et de l'enfance, elle gardait aussi deux autres choses. D'abord, un certain égoïsme, car les enfants, c'est bien connu, sont durs entre eux. Vous l'avez peut-être oublié, mais la cour de récréation est une jungle où chaque ressource, qu'il s'agisse du banc le mieux placé, du dernier tricycle, d'une place sur la balançoire ou d'un bon copain très demandé, est furieusement disputée et chèrement gagnée, au prix de féroces batailles souterraines. Thérèse, pauvrette petite, n'avait pas bien eu le temps de partager ses bonbons avec de petits camarades et à vrai dire, de l'école, hormis la maîtresse, le tableau noir et la cantine, elle ne retenait que de petits pouilleux assez désagréables qui arrachaient les ailes des cousins, ces gros moustiques qu'elle n'aimait pas mais trouvait néanmoins scandaleux que l'on mutile ainsi. Donc, Thérèse était restée plutôt égoïste, et n'était pas très indulgente envers les « connards » et les « salauds » (oui, car elle avait aussi adopté un vrai vocabulaire d'adulte, c'est-à-dire son vocabulaire d'enfant, mais que personne ne vous reproche d'utiliser). Pour elle, la vie était simple : il y avait les bons d'un côté, et les méchants de l'autre. Et s'il y avait une chose dont elle était sûre, c'était bien celle-ci ! Mais comment voudriez-vous qu'il en fût autrement ? Elle qui, du monde des adultes, n'avait toujours eu que cette représentation, privée qu'elle avait été d'expérience intermédiaire entre les contes à l'heure de la sieste et la vie active. D'ailleurs elle s'en tirait très bien comme ça. Elle condamnait férocement les méchants, haut et fort, et s'efforçait de rester toujours du bon côté de la barrière, du côté des gentils. Elle s'en trouvait bien, et sur son ordinateur, il se trouvait un tas d'autres adultes qui approuvaient totalement ses dires.
La dernière chose que Thérèse avait gardé de l'enfance, c'était son amour entier des animaux. Elle aimait tous les animaux, du plus petit au plus gros. Elle était donc devenue végétalienne, activiste de la protection animale, elle était de toutes les manifestations, de toutes les opérations coup de poing. Elle libérait des visons d'élevage, militait contre la corrida, contre la production de foie gras et la vivisection, contre les tests sur des animaux, arguant que les prisons croulant sous des hordes de méchants elle ne voyait pas pourquoi on sacrifiait des innocents sur le terrible autel de la cosmétique et de la pharmaceutique. Thérèse, en bonne adulte disposant d'une voix, et en bonne enfant disposant d'une réserve inépuisable d'enthousiasme, utilisait l'une et l'autre pour se démener en tous sens, être sur tous les fronts et prêcher sa bonne parole à qui voulait (et à qui ne voulait pas) l'entendre.
En personne simple, elle recueillait tout ce qui passait dans sa rue, chats comme chiens, et en l'absence d'identification, les adoptait. Elle n'y connaissait pas grand-chose, je vous rappelle qu'en réalité elle n'avait que six ans, mais elle était bien persuadée, car sa maman et ses histoires le lui avaient appris, qu'il suffisait d'amour. Que peut-il bien y avoir à connaître de plus que cela, de toutes façons ? Thérèse était une tendre et une grande sensible. Son cœur était immense, suffisamment grand pour contenir toutes les fourrures que la Terre ait portées, suffisamment fragile pour s'émouvoir du sort de toutes les malheureuses bêtes victimes de l'humanité et de sa monstrueuse bêtise. Tortures, élevage industriel, abandon, maltraitance, la liste était longue et s'allongeait de jour en jour, comme Thérèse parcourait la vie et Internet. Et elle apprenait chaque jour à haïr un peu plus les Hommes, dont elle disait avoir honte de faire partie.
En fait, et c'est là tout le mystère de cette histoire, Thérèse n'avait pas un cœur comme tout le monde. Non ! Elle en avait deux. Le médecin qui fit cette découverte époustouflante n'en est toujours pas revenu, mais heureusement pour notre brave Thérèse, en humaniste, il n'a pas cherché à faire de sa patiente un sujet d'études et il n'a pas ébruité l'affaire.
Le premier cœur de Thérèse était un cœur poilu, sensible et généreux, qui s'émouvait à la vue de la misère animale. Ce coeur-là avait grandi comme le reste de Térèse, tout d'un coup. Et ce faisant, il avait presque écrasé le deuxième cœur, un cœur nu, tout petit faute de place, tout racorni, le pauvre. C'était le cœur où Thérèse avait l'espoir, l'estime et la compassion pour son prochain. C'est donc cette étrangeté biologique qui faisait que la petite fille devenue adulte trop vite ne se retournait jamais sur un mendiant, prônait la restauration de la peine de mort, la tolérance zéro envers le crime, souhaitait mille morts aux aficionados de la chasse et de la tauromachie, et préférait plaindre Max, le petit chien tué par son ivrogne violent de maître que s'inquiéter du sort de la maîtresse de Max, mariée au même ivrogne.
Mon histoire est terminée. Alors, vous connaissiez Thérèse ? Elle n'est pas seule à souffrir de cette drôle de maladie, la maladie des deux cœurs. Dans certains milieux, on rencontre beaucoup de Thérèse. Elles sont parfois efficaces dans leur domaine, il faut leur reconnaître ça, mais elles ne peuvent pas, c'est leur malédiction, cacher derrière leur grand cœur mou leur deuxième cœur atrophié, dur comme la pierre.
N'attendez donc pas d'elles indulgence ou pitié, si c'est à un humain qu'il faudrait la donner. Si face à l'animal Thérèse est attendrie, face à l'humanité elle devient harpie ; car avec ses semblables la Thérèse est sèche, et ne retient de l'Homme que le côté qui pèche.
adramalech- Membre
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Re: la femme aux deux coeurs
Je m'y reconnais, même si je ne suis pas du tout activiste et explosive.
Très jolie histoire, j’adore !
Très jolie histoire, j’adore !
Re: la femme aux deux coeurs
Moi je trouve ça malheureux et dramatique et pourtant tellement vrai... C'est triste. C'est toi qui as écrit Adra ?
fab- Membre
-
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Re: la femme aux deux coeurs
Oui Fab, c'est moi, tout frais de ce matin, suite à la lecture de quelques com sous une histoire de maltraitance.
Dernière édition par adramalech le Mar 29 Oct 2013, 12:06, édité 1 fois
adramalech- Membre
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Re: la femme aux deux coeurs
Bravo pour le travail d'écriture.
fab- Membre
-
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adramalech- Membre
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Re: la femme aux deux coeurs
Ne serait-ce l'autobiographie de Brigitte Bardot sous le pseudonyme de Thérèse ??
C'est joliment écrit, bravo
C'est joliment écrit, bravo
Re: la femme aux deux coeurs
Comme Fab, c'est tellement malheureux de lire ça, perdre foi en l'humanité ...
Très beau texte adra, une belle plume
Très beau texte adra, une belle plume
laure51- Membre
-
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Re: la femme aux deux coeurs
Très beau texte, même si je trouve que 'est un peu trop caricatural, mais parfois tellement vrai...
hayko- Membre
-
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Re: la femme aux deux coeurs
héhé, oui, c'est une caricature parce qu'en peu de mots et pour râler au sujet d'une attitude particulière c'est bien compliqué de faire autrement ! mais on en trouve quelques uns des comme ça... l'image de marque de Brigitte Bardot oui !
adramalech- Membre
-
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Re: la femme aux deux coeurs
très jolie adra
Marvyn- Membre
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Re: la femme aux deux coeurs
Oui c'est triste de perdre foi en l'humanité, très triste même, mais ce qui l'est aussi ce sont les raisons pour lesquelles cela arrive.
Je me reconnais beaucoup dans ce récit pour ne pas dire complètement ^^ sauf que moi j'ai encore un tout petit peu foi en l'humain car heureusement, je suis entourée de certaines personnes qui en valent le coup.
Je me reconnais beaucoup dans ce récit pour ne pas dire complètement ^^ sauf que moi j'ai encore un tout petit peu foi en l'humain car heureusement, je suis entourée de certaines personnes qui en valent le coup.
Lodyssée De Yuna- Membre
-
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Re: la femme aux deux coeurs
Adramalech ton histoire est sublime!
Moralité, personne n'est parfait malheureusement! (C'est une morale très humaniste nan? ^^)
Moralité, personne n'est parfait malheureusement! (C'est une morale très humaniste nan? ^^)
figoulute- Membre
-
Messages postés : 3687
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Age : 39
Re: la femme aux deux coeurs
Bravo Adra,
Demon et co- Membre
-
Messages postés : 1684
Date d'inscription : 30/06/2009
Age : 51
Re: la femme aux deux coeurs
oui en effet figoulutefigoulute a écrit:Adramalech ton histoire est sublime!
Moralité, personne n'est parfait malheureusement! (C'est une morale très humaniste nan? ^^)
merci demon !
adramalech- Membre
-
Messages postés : 6017
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Age : 35
Localisation : Yvelines (78)
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Sport canin ou activité : Education, balades
Re: la femme aux deux coeurs
Très joli texte
C'est vrai qu'on y reconnait des gens! Je dois avoir un seul coeur à demi-poilu car pas aussi extrême et puis animaux ou gens pareil pour moi (je ne vais pas enjamber quelqu'un qui a fait un malaise dans la rue (déjà vu si si) ni un animal en difficulté)
C'est vrai qu'on y reconnait des gens! Je dois avoir un seul coeur à demi-poilu car pas aussi extrême et puis animaux ou gens pareil pour moi (je ne vais pas enjamber quelqu'un qui a fait un malaise dans la rue (déjà vu si si) ni un animal en difficulté)
babou2- Membre
-
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