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Je n'ai pas de coeur (troisième chapitre)
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ninou42
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Je n'ai pas de coeur (troisième chapitre)
On peut lire d'abord le premier chapitre
Puis le deuxième chapitre
J'ouvris la porte de la soue. Ces petites maisons de schiste avec un enclos d'ardoise également (chez nous, on appelle ça des palis) offrent un habitat parfait pour un chien vivant à l'extérieur. Autrefois, on y engraissait le cochon de la famille, c'est pourquoi la soue n'était jamais loin de la maison d'habitation. On jetait les épluchures par dessus la palissade et on versait les liquides dans une auge de pierre. Mon cochon du moment me fit la fête et se mit à courir joyeusement. Son oeil allait beaucoup mieux. Un petit décollage de paupières au sérum physiologique suffit à s'assurer qu'il n'y avait ni infection ni motif à inquiétude. Ma chienne avait l'air heureuse de le voir. Elle prit l'air cinq minutes avec lui, courut un peu et se roula dans les premières feuilles mortes, puis s'allongea sur le seuil de la maison en baillant.
Encore une belle journée d'automne qui se profilait, et qui se profilait paisiblement en plus. Les enfants étaient à l'école, ma vieille chienne n'avait pas l'air de trop souffrir de ses rhumatismes (ni du cancer qui allait l'emporter brutalement trois mois plus tard mais je ne le savais pas encore, je trouvais juste qu'elle avait pris un gros coup de vieux en même temps que ses quatorze ans), le copain du chasseur viendrait avant midi chercher le griffon, et j'avais mille petites choses à faire mais rien d'urgent, rien de trop désagréable.
J'étais en train de discuter avec la factrice quand une fourgonnette délabrée s'annonça à grands coups de klaxon et s'immobilisa dans un épais nuage de fumée noire. Un petit monsieur tout maigre en jaillit, un mégot de Gitane maïs pendant au coin de la bouche et une cigarette allumée à la main. Le chien s'excita brusquement, aboya, gambada joyeusement, et gratta les portes arrière du camion, comme s'il voulait y entrer au plus vite. De toute évidence, l'homme ne lui était pas inconnu. Alors le fugueur, on a encore fait des siennes , hein ? Tu donnes du tourment à la dame, et tu me fais brûler du gazole pour rien du tout ? Sans compter le temps, hein, tu crois que je suis fonctionnaire ? L'homme passait ses mains dans les poils rugueux du chien qui lui mordillait les doigts au passage.
Ouf. J 'avais eu un peu d'appréhension, mais finalement, je respirais. Le chien grimpa dans la camionnette sans même m'accorder un regard. J'offris un café au petit monsieur, qui m'apprit que le griffon s'appelait Johnny -il prononçait "jauni"-, qu'il appartenait à un certain Marcel Chevrier, boucher aux abattoirs pendant la semaine et grand chasseur le reste du temps. Il habitait seul avec ses chiens à un peu plus de trois kilomètres de chez nous, la moitié à peine à travers champs, et entretenait une meute de griffons, un braque d'Auvergne, trois épagneuls et un fox terrier "terrible pour la vermine". Dame, aux abattoirs, forcément, de la viande il en avait, qui ne lui revenait pas à grand chose... et ce gars là, m'a assuré le petit monsieur, était raide dingue de ses chiens, mais le Jauni, c'était quand même la troisième fois qu'il se faisait la malle, sans doute à cause de ces bon Dieu de femelles en chasse qui faisaient perdre la tête à tous les mâles du secteur. Il jeta un coup d’œil accusateur à ma chienne. Euh, elle est stérilisée, lui assurai-je, il n'a pas pu venir pour ça ...
Et nous en restâmes là .
Je fermai la porte de la soue, vidai la gamelle d'eau, et contemplai le départ de la fourgonnette en priant le ciel qu'elle ne se désintègre pas sous mes yeux, tant elle brinquebalait de partout en pétaradant comme si elle allait exploser.
Je pensai au chien tout l'après-midi. Je regardais par la fenêtre et je ne voyais pas sa truffe rousse, je m'étonnais à quel point on s'habitue vite à un animal, même très embêtant. Je n'irais pas jusqu'à dire que je le regrettais, mais je souhaitais sincèrement que tout rentre dans l'ordre pour lui, qu'il reprenne son petit train de vie, soit heureux avec son chasseur de maître et n'aille plus se perdre loin de chez lui.
Les enfants rentrèrent de l'école. Je leur racontai les retrouvailles du chien avec le copain de leur maître, ils avaient l'air d'avoir compris et je leur promis que le samedi, nous irions rendre une petite visite à "Jauni".
C'était compter sans l'obstination légendaire du griffon et son flair extraordinaire, combinés à la personnalité fantaisiste et indépendante de notre invité de quelques jours: alors que je demandais aux enfants qui jouaient dehors de ranger leurs bicyclettes et de venir se laver les mains avant le repas, j'entendis des cris et des rires. " Le chien ! Le chien ! Le chien est revenu !"
(à suivre...)
Puis le deuxième chapitre
J'ouvris la porte de la soue. Ces petites maisons de schiste avec un enclos d'ardoise également (chez nous, on appelle ça des palis) offrent un habitat parfait pour un chien vivant à l'extérieur. Autrefois, on y engraissait le cochon de la famille, c'est pourquoi la soue n'était jamais loin de la maison d'habitation. On jetait les épluchures par dessus la palissade et on versait les liquides dans une auge de pierre. Mon cochon du moment me fit la fête et se mit à courir joyeusement. Son oeil allait beaucoup mieux. Un petit décollage de paupières au sérum physiologique suffit à s'assurer qu'il n'y avait ni infection ni motif à inquiétude. Ma chienne avait l'air heureuse de le voir. Elle prit l'air cinq minutes avec lui, courut un peu et se roula dans les premières feuilles mortes, puis s'allongea sur le seuil de la maison en baillant.
Encore une belle journée d'automne qui se profilait, et qui se profilait paisiblement en plus. Les enfants étaient à l'école, ma vieille chienne n'avait pas l'air de trop souffrir de ses rhumatismes (ni du cancer qui allait l'emporter brutalement trois mois plus tard mais je ne le savais pas encore, je trouvais juste qu'elle avait pris un gros coup de vieux en même temps que ses quatorze ans), le copain du chasseur viendrait avant midi chercher le griffon, et j'avais mille petites choses à faire mais rien d'urgent, rien de trop désagréable.
J'étais en train de discuter avec la factrice quand une fourgonnette délabrée s'annonça à grands coups de klaxon et s'immobilisa dans un épais nuage de fumée noire. Un petit monsieur tout maigre en jaillit, un mégot de Gitane maïs pendant au coin de la bouche et une cigarette allumée à la main. Le chien s'excita brusquement, aboya, gambada joyeusement, et gratta les portes arrière du camion, comme s'il voulait y entrer au plus vite. De toute évidence, l'homme ne lui était pas inconnu. Alors le fugueur, on a encore fait des siennes , hein ? Tu donnes du tourment à la dame, et tu me fais brûler du gazole pour rien du tout ? Sans compter le temps, hein, tu crois que je suis fonctionnaire ? L'homme passait ses mains dans les poils rugueux du chien qui lui mordillait les doigts au passage.
Ouf. J 'avais eu un peu d'appréhension, mais finalement, je respirais. Le chien grimpa dans la camionnette sans même m'accorder un regard. J'offris un café au petit monsieur, qui m'apprit que le griffon s'appelait Johnny -il prononçait "jauni"-, qu'il appartenait à un certain Marcel Chevrier, boucher aux abattoirs pendant la semaine et grand chasseur le reste du temps. Il habitait seul avec ses chiens à un peu plus de trois kilomètres de chez nous, la moitié à peine à travers champs, et entretenait une meute de griffons, un braque d'Auvergne, trois épagneuls et un fox terrier "terrible pour la vermine". Dame, aux abattoirs, forcément, de la viande il en avait, qui ne lui revenait pas à grand chose... et ce gars là, m'a assuré le petit monsieur, était raide dingue de ses chiens, mais le Jauni, c'était quand même la troisième fois qu'il se faisait la malle, sans doute à cause de ces bon Dieu de femelles en chasse qui faisaient perdre la tête à tous les mâles du secteur. Il jeta un coup d’œil accusateur à ma chienne. Euh, elle est stérilisée, lui assurai-je, il n'a pas pu venir pour ça ...
Et nous en restâmes là .
Je fermai la porte de la soue, vidai la gamelle d'eau, et contemplai le départ de la fourgonnette en priant le ciel qu'elle ne se désintègre pas sous mes yeux, tant elle brinquebalait de partout en pétaradant comme si elle allait exploser.
Je pensai au chien tout l'après-midi. Je regardais par la fenêtre et je ne voyais pas sa truffe rousse, je m'étonnais à quel point on s'habitue vite à un animal, même très embêtant. Je n'irais pas jusqu'à dire que je le regrettais, mais je souhaitais sincèrement que tout rentre dans l'ordre pour lui, qu'il reprenne son petit train de vie, soit heureux avec son chasseur de maître et n'aille plus se perdre loin de chez lui.
Les enfants rentrèrent de l'école. Je leur racontai les retrouvailles du chien avec le copain de leur maître, ils avaient l'air d'avoir compris et je leur promis que le samedi, nous irions rendre une petite visite à "Jauni".
C'était compter sans l'obstination légendaire du griffon et son flair extraordinaire, combinés à la personnalité fantaisiste et indépendante de notre invité de quelques jours: alors que je demandais aux enfants qui jouaient dehors de ranger leurs bicyclettes et de venir se laver les mains avant le repas, j'entendis des cris et des rires. " Le chien ! Le chien ! Le chien est revenu !"
(à suivre...)
Invité- Invité
Re: Je n'ai pas de coeur (troisième chapitre)
Le griffon est obstiné... Et le suspens intenable
Dellen- Membre
-
Messages postés : 3863
Date d'inscription : 01/08/2011
Age : 54
Localisation : 54
Mon chien : Fox de l'Enfer Vert (boxer)
Re: Je n'ai pas de coeur (troisième chapitre)
Gibelotte a écrit:j'entendis des cris et des rires. " Le chien ! Le chien ! Le chien est revenu !"
(à suivre...)
J'ai eu droit aux mêmes cris enthousiastes...et au bout de 6 mois , les personnes ont fini par nous donner leur chien pour le + grand bonheur de toute la famille
...peut-être que ton histoire va avoir la même finalité...
Huriel- Membre
-
Messages postés : 1820
Date d'inscription : 05/01/2016
Age : 63
Re: Je n'ai pas de coeur (troisième chapitre)
il vous avait adopté, et oui parfois l'adoption se fait dans l'autre sens
merci pour cette histoire, je l'ai attendu tout l’après midi, vivement l'épisode 4
merci pour cette histoire, je l'ai attendu tout l’après midi, vivement l'épisode 4
ninou42- Membre
-
Messages postés : 122
Date d'inscription : 20/03/2015
Age : 48
Localisation : Ambierle (42)
Mon chien : Jane (croisée braque griffon)
Re: Je n'ai pas de coeur (troisième chapitre)
Courage tout le monde... le 4eme chapitre arrive dans quelques heures j'espère.
Purée Gibelotte, tu nous fous la pression là, j'adore !
Purée Gibelotte, tu nous fous la pression là, j'adore !
Enitit- Membre
-
Messages postés : 3266
Date d'inscription : 04/06/2015
Age : 36
Localisation : Lyon et ses environs !
Mon chien : Lipton (Berger Australien). Favy (Ragdoll). Oreo (lapine)
Re: Je n'ai pas de coeur (troisième chapitre)
Quelle saga, j'adore
FantoNco- Membre
-
Messages postés : 1347
Date d'inscription : 09/01/2016
Age : 39
Localisation : Campagne francilienne
Mon chien : London (2015), et feu L'Ancêtre (2006-2018), boxers
Sport canin ou activité : Canapé, balades
Re: Je n'ai pas de coeur (troisième chapitre)
encore, encore (grrr j'arrive plus à mettre les smileys!!)
lili51- Membre
-
Messages postés : 102
Date d'inscription : 02/01/2016
Age : 52
Mon chien : spitz allemand
Sport canin ou activité : école du chiot
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