Répartition géographique et territoire

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Il n'est pas facile de dire quelle est la superficie du territoire d'un loup. Elle dépend en effet de la saison, du climat, de la densité des proies, de la tranquillité des lieux, des espaces plus ou moins vastes occupés par les populations humaines voisines.
Si, durant des siècles, des millénaires même, le loup a été le commensal de l'homme, il a disparu aujourd'hui de nombreuses contrées, mais reste toutefois bien présent dans plusieurs pays. Voyons tout d'abord ce qu'il en est du territoire du loup, que l'on peut qualifier d'espaces défendu, de propriété privée. Chez les loups, le territoire, à condition qu'il lui offre des moyens d'existence, peut s'étendre sur une superficie enter 100,200 et 300 km2. Encore ce territoire n'est pas fixe; il peut, selon la saison par exemple, subir des modifications très importantes. Il est même possible qu'il soit abandonné temporairement, voire définitivement. On peut considérer qu'un couple qui va être chargé de famille est évidemment fixé pendant une période assez longue dans un secteur donné.
Considéré à un degré supérieur, le territoire peut être beaucoup plus vaste: c'est celui occupé par un clan de loups(clan est une définition plus appropriée que harde ou horde).Le territoire d'un clan peut être très vaste, car ce dernier comprend en général plusieurs loups adultes, parfois seulement cinq ou six, mais souvent huit, dix ou douze. Encore faut-il dire que la saison ait une importance primordiale et que c'est surtout en hiver que les loups chassent en clans. Pourquoi? Tout simplement parce qu'en été la vie est relativement facile, le gibier abonde, tandis qu'un hiver on doit se rabattre sur de grosses proies: un élan par exemple, dont le poids varie de 500 à 800 kilos, poids atteint par la forme alces gigas qui vit en Alaska et en Sibérie. Un couple seul ne saurait abattre un élan, le concours de plusieurs loups est absolument nécessaire, encore le succès n' est-il pas garanti, il s'en faut.
Une poursuite parfois longue est indispensable, le territoire est alors très vaste, il peut être de 1000 km2 ou davantage. Parfois il n'est pas possible de parler de territoire de chasse. C'est le cas lorsque les loups suivent les troupeaux de caribous tout au long de leurs migrations. Ces migrations entraînent les caribous à des centaines de kilomètres de leurs quartiers d'hiver. Elles sont dictées par le besoin qu'ont les animaux de retrouver les pâturages de lichens, et parce que les femelles vont mettre bas dans la toundra. Ainsi donc, chez les loups la notion de territoire est assez élastique selon la saison, le climat et la recherche de différentes espèces de proies.
Comme on peut le voir, la densité des proies détermine généralement la superficie du territoire. Celui-ci peut s'étendre sur 100, voire 1000 km2 ou plus, et posséder 150 km de piste. Ses limites sont marquées, en plusieurs endroits, par les défécations et des urines laissées au pied des arbres, sur les rochers et les talus par des dominants et les autres membres du clan. Pour parfaire le marquage, les glandes fessières et celles situées entre les coussinets des pattes sont utilisées. Si des loups voisins acceptent les limites, ils urinent sur les indices, en revanche, si, poussés par l'envie et la curiosité, ils se risquent à franchir la frontière, ils sont reconduits sans ménagement.
Les loups affirment également leur présence en hurlant. Quand les conditions sont favorables, l'homme peut percevoir leurs hurlements jusqu'à 10 km. Les loups hurlent par tous les temps, aussi bien la nuit comme le jour, lorsqu'ils sont couchés ou ddebout, seul ou en meute. Leurs hurlements durent entre une à dix secondes. Chaque loup à sa propre voix, grâce à elle et à son ouïe fine, il est capable d'identifier un congénère distant de 6 km.
Seul le loup dominant indique le moment opportun du départ ainsi que la direction à suivre, il confie l'ouverture de la voie à sa femelle, ou au mâle de second rang. Quand le clan progresse, les loups marchent en file indienne, posant leurs pattes dans les traces de celui qui précède (il est difficile de dénombrer les loup qui se déplacent en se référant à leurs traces, si ce n'est dans des virages ou s'ils s'écartent de leur voie). Cette façon de se déplacer est appelée « à la queue-leu-leu ». « Leu » étant le terme employé au moyen âge pour désigner le loup. En une nuit, un loup peut parcourir 100 km. Forcé, il est capable de couvrir de très longues distances.